Article de dossier
Viols de femmes, violence de l’exil
Publié dans : L’autre 2005, Vol. 6, n°3
Dossier : Hospitalités
Jamila MOUSSAOUI
Jamila Moussaoui est psychologue, psychothérapeute et animatrice de groupes de parole destinés aux réfugiés, Charleroi, Belgique.
Pour citer cet article :
Moussaoui J. Viols de femmes, violence de l’exil. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2005, volume 6, n°3, pp. 399-410
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Viols de femmes, violence de l’exil
Le poids d’un passé douloureux alourdit certaines mémoires et se heurte très souvent à un présent parsemé de frustrations et de déceptions multiples. La mort pour certains représente alors la seule survie possible, celle qui délivre du flottement inconfortable les empêchant d’exister parmi les vivants. Le déchirement psychique des demandeurs d’asile est ici illustré par quelques témoignages et réflexions cliniques et pragmatiques. Celles-ci racontent l’importance de dépasser le cadre thérapeutique strict, d’oser s’aventurer dans les méandres socio-juridiques et de miser sur une approche globale du patient.
Mots-clés : Réfugié, droit d’asile, exil, pulsion de vie, pulsion de mort, traumatisme, étrangeté, rescapé, hospitalité, fracture communautaire, travail en réseau, Belgique.
Rapes of women, violence of exile
The weight of a painful past makes heavy some memories and collides quite often with a present riddled with frustrations and manifold deceptions. Death for some means therefore the only survival possible, the one that sets free from an uncomfortable undulation, which prevents them from existing among the living. The psychical tearing of the asylum seekers is here illustrated with some testimonies and clinical and pragmatic reflections. These ones give evidence of the importance to go beyond the strict therapeutic framework, to dare adventures in the socio-legal meanders and to bet on a global approach of the patient.
Keywords: Refugee, right of asylum, exile, life instinct, death instinct, traumatism, strangeness, rescued, hospitality, community breaking, work in network, Belgium.
Violaciones de mujeres, violencia del exilio
El peso de un pasado doloroso sobrecarga ciertas memorias y choca muy a menudo con un presente sembrado de frustraciones y desilusiones multiples. La muerte para algunos representa entonces la única superviviencia posible, la que libera de una flotación incómoda impidiendoles exisitir entre los vivientes. El desgarro psíquico de los solicitantes de asilo está aquí ilustrado por algunos testimonios y reflexiones clínicas y pragmáticas. Estas testimonian de la importancia de superar el marco terapeútico estricto, de osar aventurarse en los meandros sociojurídicos y de apostar sobre un enfoque global del paciente.
Palabras claves: Refugiado, derecho de asilo, pulsión de vida, pulsión de muerte, traumatismo, extrañeza, sobreviviente, hospitalidad, fractura comunitaria, trabajo en red, Bélgica
Des hommes, des femmes et même des enfants, poussés par un instinct de survie, sont prêts à tout quitter pour trouver sécurité et sérénité. Mais même si l’exil est parfois la seule issue, il n’est pas à portée de tous. Contrairement à tant d’autres qui continuent à souffrir voire à mourir, ceux qui ont pu bénéficier de ressources personnelles, financières ou sociales parviennent à échapper à leur « enfer ». Mais ce n’est sans doute pas tout. Encore faut-il parfois quelques hasards chanceux qui se concrétisent dans l’une ou l’autre rencontre salvatrice, parfois en prison ou ailleurs.
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