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Note de terrain

© R9 Studios FL, Afghanistan, Taken in naray Afghanistan Source (CC BY 2.0)

Survivre sous le régime des talibans

Témoignages de femmes afghanes (I)

Lamia ABDULLamia Abdul est pédo-psychiatre, cheffe de clinique-assistante, Université de Paris, Maison de Solenn, Maison des adolescents de l’Hôpital Cochin (service de la Pr Marie Rose Moro), APHP.

Abéccasis, E., Badinter, E., Banon, T., Benkemoun, B., Colombani, M.-F., Fourest, C., Frèche, E., Hachemi, C., Khan, R., Sifaoui, M., Sthers, A., & Zimerai, F. (2021). Toutes afghanes. Éditions de L’Observatoire.

Anvar, L. (2022). Le cri des femmes afghanes. Bruno Doucey.

Bennabi Bensekhar, M., & Moro, M.R. (2022). Guérir des traumas de la guerre. Histoire et clinique. La pensée sauvage.

Abdul L. Survivre sous le régime des talibans Témoignages de femmes afghanes (I). L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2022, volume 23, n°3, pp. 336-341

Les articles de cette mini-série donnent la parole aux femmes afghanes dont les destins ont été infléchis par la guerre et le régime taliban en place en Afghanistan depuis le 15 août 2021. L’une des premières actions de ce régime misogyne a été d’établir 28 lois visant à retirer les droits fondamentaux des femmes afghanes. Ces lois interdisent entre autres, toutes activités en dehors du foyer, d’être soignées par des médecins hommes, de faire des études, de se maquiller, de se parfumer, de porter des talons, de porter des vêtements de couleurs vives, de porter un pantalon même sous la burqa, de parler à un homme ou de le saluer, de rire aux éclats, de manifester, de pratiquer un sport, de se mettre au balcon de leur appartement. Ils imposent de se couvrir tout le corps d’une burqa. À la lecture de cette longue liste nous pouvons mesurer le niveau d’oppression et l’absurdité de ce régime qui semble encore plus dangereux qu’il y a vingt ans. Mais nous souhaitions donner la parole aux femmes afghanes qui se voient imposer ces lois au quotidien. Nous avons recueilli le témoignage de quatre d’entre elles qui, parce qu’elles sont femmes, ont été privées de leurs droits et libertés, de leurs fonctions dans la société, de leurs études. Ces témoignages ont été recueillis entre le mois de septembre 2021 et le mois de mars 2022. Elles ont accepté de raconter leur expérience singulière face aux talibans ainsi que leurs douleurs, leurs luttes et leurs espoirs.

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De nos deux insomnies nous créons des ponts

Actuellement, je suis pédopsychiatre à la Maison de Solenn, maison des adolescents de l’hôpital Cochin, co-thérapeute à la consultation transculturelle de la professeure Marie Rose Moro et dans le dispositif NATMIE1 avec Fatima Touhami, psychologue, et le Docteur Sevan Minassian. Nous avons vu de nombreux afghans pousser les portes de nos consultations à la suite des évènements récents en Afghanistan.  La rencontre entre nos équipes et ces femmes, hommes et enfants afghans m’ont projetée vingt-sept ans en arrière ; je suis née afghane. Petite fille émigrée en France depuis la première invasion talibane en 1995, ces témoignages font écho à ma propre histoire, aux blessures individuelles et collectives des femmes afghanes. Femmes dénigrées, femmes brisées, femmes bafouées, femmes violées. Elles sont ici en France, elles sont encore là-bas en Afghanistan mais toutes endurent avec souffrance le sort de leur peuple. Mes grands-mères, ma mère, mes tantes, mes cousines, elles sont proches, elles sont éloignées, elles sont présentes à travers nos blessures de guerre. Comme l’écrivent Malika Bennabi Bensekhar et Marie Rose Moro (2022) : « Les guerres impactent durablement les vies psychiques et infléchissent des destins, souvent sur plusieurs générations ». 

Exilée à l’âge de 4 ans, mon enfance a été construite sur les chemins précaires et instables du parcours migratoire, au gré des rencontres avec des passeurs clandestins. Les aléas de l’accueil et les difficultés d’intégration dans les pays d’accueil ont forgé mon adolescence. Ce travail de recueil de témoignages m’a été suggéré par ma cheffe de service la professeure Marie Rose Moro qui a peut-être perçu dans mes yeux le reflet des insomnies de ces femmes afghanes ou peut-être par la force de son intuition, elle a su voir la nécessité pour moi de créer des ponts entre les femmes d’ici et celles d’Afghanistan dans ce contexte dramatique pour toutes les femmes du monde. Des ponts pour véhiculer des paroles d’opposition à la dictature inhumaine des talibans et sortir du silence mortifère, des ponts pour continuer à exister ailleurs en tant que femme libre.

Voix multiples qui parlent de la même souffrance, celle d’être devant une tentative d’anéantissement de leur identité de femme. Être une femme libre est redevenu un crime en Afghanistan depuis août 2021. Ces femmes qui ont accepté de témoigner avaient toutes des liens étroits avec des associations afghanes en Europe, que nous avons contactées et qui nous ont mis en relation. Nous leur avons présenté notre travail et recueilli leur consentement lors d’un premier échange téléphonique. Elles ont exprimé la nécessité d’informer le monde sur leur situation. Nous avons ensuite convenu d’un second entretien par visioconférence ou par téléphone pour recueillir leur témoignage en toute sécurité. Nous devions nous assurer des conditions sécuritaires lors de ces entretiens car la liberté de parole en dépendait.  Pour certaines d’entre elles nous avons continué à prendre de leurs nouvelles très régulièrement et ce jusqu’à aujourd’hui.

Des destins infléchis par un système obscurantiste 

Par l’intermédiaire de Mme Mahera Hameed, Présidente de l’association « Aid for Afghans », expatriée à Londres, je suis entrée en contact avec Mehrana. Cette association vient en aide financièrement aux afghans nécessitant des soins médicaux d’urgence. Mehrana, en tant que membre de cette association, s’occupait de l’accompagnement de patients dans les soins et en réglait les frais financés par l’association.

Mehrana est une jeune femme de 21 ans, étudiante en troisième année d’école de journalisme et membre d’une association de défense des droits de la femme lorsque les talibans renversent le gouvernement en place à Kaboul le 15 août 2021. Elle vit dans un appartement à Kaboul avec sa mère qui souffre de dépression et son petit frère de 11 ans qui souffre d’un handicap psychomoteur. Elle nous raconte que son père est décédé depuis longtemps et que c’est elle qui subvient aux besoins de la famille. Mehrana est une femme de la ville puisqu’elle est née et a grandi à Kaboul dans une famille, nous dit-elle, de classe moyenne qui soutient l’éducation des femmes malgré l’analphabétisme des parents. Cette jeune femme de 21 ans fait partie de celles qui ont particulièrement bénéficié de la période de liberté ces vingt dernières années. Elle n’a pas connu l’ancien régime taliban. Sa famille élargie n’est pas loin mais étant également en difficulté financière, elle ne peut pas espérer une aide venant d’eux. Elle travaille donc en dehors de ses heures de cours pour assurer les besoins du quotidien.

Cependant, depuis le retour des talibans, Mehrana ne peut plus se rendre à son travail et les facultés étaient également fermées au moment de notre échange. Elle se dit emmurée vivante par les nombreux interdits à l’encontre des femmes. Elle vit cette horrible réalité qui est désormais la sienne comme un dénuement d’existence. La seule activité qui lui reste maintenant c’est sa participation active depuis 2018 en tant que membre de l’association « La défense des droits des femmes » qui lui permet de se réunir clandestinement avec d’autres femmes et hommes et de réfléchir à des actions de lutte contre la privation des droits des femmes. Elle nous dit : « Face au régime totalitaire des talibans, malgré l’interdiction, nous avons le devoir de sortir dans les rues plus souvent pour faire entendre nos voix ». Nous pouvons entendre dans sa voix une certaine retenue à exprimer son opinion politique. Se pense-t-elle en danger pendant notre échange ? Elle nous répond que non et que c’est très important pour elle de saisir cette opportunité pour s’exprimer. Les mots sont choisis de façon pondérée. La voix est monotone et basse. On peut imaginer derrière le son de sa voix un ralentissement de l’ensemble de son corps. Mehrana s’attend évidemment à de nombreux changements depuis la chute du dernier gouvernement démocratique d’Afghanistan et l’établissement de l’émirat islamique des Talibans, mais ce qu’elle ne tolère pas dans la situation actuelle de l’Afghanistan, c’est que la politique talibane en soumettant les femmes à toutes sortes d’interdits les projette 30 ans en arrière au nom de la charia2. Elle refuse catégoriquement de se soumettre à l’interprétation idiosyncrasique des talibans de la loi islamique. Elle dit : « Ils se réfèrent uniquement à leur propre interprétation de la charia et souhaitent l’imposer à tout un pays ». Elle nous explique que les Afghans, malgré leur diversité ethnique, sont tous musulmans mais la majorité n’accepte pas l’interprétation des talibans. L’un des exemples les plus absurdes de ces interdits est la fermeture des écoles pour les filles. Elle dit avec une certaine colère : « Je ne connais pas de pays où l’école et de ce fait l’éducation constitue un interdit, c’est insensé ! ». D’après les lectures personnelles et les enseignements que Mahrana a reçus de sa famille, elle n’a pas la même compréhension de la charia ni la même interprétation que les talibans. D’après la loi de la charia, les femmes ont le droit d’avoir une voix, de voter, et de vivre dignement comme tout être humain. Elle se rappelle d’ailleurs que la femme du prophète était une femme d’affaire et elle était la patronne du prophète de l’Islam. « Le prophète n’avait aucun problème avec cela ! », s’exclame-t-elle. Sa seconde épouse était également très éduquée. Le prophète encourageait homme et femme à étudier selon leurs possibilités. Mehrana ajoute que si nous nous référons au Coran, il est dit que « ceux qui savent et ne savent pas sont égaux », il n’est pas dit que les hommes sont supérieurs aux femmes. Dans le Coran, il y a une sourate qui est dédiée aux femmes, la sourate Al-Nissah. Cette jeune femme musulmane ne comprend « vraiment » pas d’après quelle loi et quelle charia les talibans se comportent ainsi.

Face à l’oppression, une réponse par l’action

Mehrana et les autres membres de l’association pour la défense des droits des femmes ont fait une demande au nouvel émirat islamique, celle de mettre par écrit les lois qui régissent leur comportement pour qu’elles puissent y avoir accès et les comprendre.  Elles n’ont pas encore reçu de réponse à leur demande. Les membres de cette association descendent souvent dans la rue après des réunions clandestines dans les établissements fermés par les talibans. Ils en connaissent les risques et les prennent sans hésiter. En effet, à chaque manifestation, les membres de l’association sont menacés par les armes et roués de coups. Mehrana nous dit que les manifestants font face à des formes d’oppression très diverses.

Après un moment de silence et d’une voix hésitante, elle reprend une respiration ample et nous apprend qu’elle a elle-même était victime il y a deux mois de l’oppression talibane. Elle raconte : « J’ai été moi-même arrêtée, ligotée, battue par les talibans et amenée en prison.  Je me suis sentie faible, fragile et sans défense. Je n’ai toujours pas reçu la raison de cet emprisonnement. Je pense qu’ils n’ont pas apprécié mes nombreuses interventions publiques dans les manifestations où j’ai pu exprimer nos désaccords et des demandes à leur gouvernement concernant la loi à laquelle ils se réfèrent. Mais en réalité, je n’ai reçu aucune forme d’explication justifiant leur décision de me faire prisonnière en me maintenant les yeux bandés durant tout le temps de mon emprisonnement ». Mehrana a été arrachée du taxi alors qu’il était à l’arrêt. Ils lui ont bandé les yeux et ils l’ont fait descendre. Elle était avec sa mère qui les suppliait de laisser sa fille. Ils ont également fait descendre son beau-frère et l’ont amené dans les mêmes conditions. Ils se sont retrouvés sans défense, livrés à la barbarie d’une bande d’hommes prêts à tous les crimes. Ils ont été emprisonnés 25 jours. Elle nous raconte : « J’ai été réveillée dans la nuit et battue, des coups sur la tête qui aujourd’hui ne me permettent plus de me souvenir en détail de ce qui m’est arrivé. Les souvenirs me reviennent petit à petit, souvent à travers des images dans la nuit. Mon beau-frère a perdu la vue en prison. Ma mère, mon beau-frère et moi-même sommes traversés par ces scènes de barbarie plusieurs fois, jours et nuits. Je surveille la porte en pensant qu’ils pourraient venir me chercher à n’importe quel moment du jour et de la nuit. Nous avons perdu sommeil et appétit. Ils ont amené avec moi mon beau-frère en prétextant que je n’avais pas de maharam3 ». Les talibans attaquent ces femmes directement mais également en s’en prenant à leur famille et leurs proches pour les soumettre au silence. Elle se souvient qu’elle entendait beaucoup de cris d’autres femmes en prison, surtout la nuit, avant qu’on ne vienne la battre elle aussi pour que les autres l’entendent. On lui a bandé les yeux pendant les 25 jours de prison, elle n’a donc pas
d’images ni du visage de ses bourreaux ni de cette période de torture.

Depuis sa sortie de la prison il y a 2 mois, Mehrana ne participe plus aux manifestations et aux conférences car elle a toujours le sentiment qu’ils vont revenir et l’amener avec la même brutalité que la dernière fois. Elle reste donc prisonnière à l’intérieur de sa maison. Elle n’arrive plus à lire ni à s’informer des actions menées par son association. Elle n’est plus en paix et ne peut plus penser correctement : « J’ai tout le temps peur qu’ils reviennent et me tuent. J’ai le sentiment d’être juste un corps mouvant sans vie ». Mehrana présente un syndrome post-traumatique sévère qui l’empêche de poursuivre ses activités dans l’association de défense des droits des femmes. Cependant, Mehrana et les autres femmes de l’association ont ressenti leur force lorsqu’elles se tenaient face à leurs bourreaux dans les rues. Cette attaque de la femme dans son identité leur a permis de prendre conscience de cette force féminine –  la femme sait dialoguer avec la mort pour défendre sa vie, sa liberté, son identité. Les symptômes de psychotraumatisme ne disparaissant pas spontanément, un suivi psychiatrique et des traitements symptomatiques seront nécessaires, mais il y a très peu de médecins et les médicaments sont très chers. Au début de nos entretiens, Mehrana ne réussissait pas à trouver un médecin mais au fil de nos contacts téléphoniques, au travers de nos encouragements, elle a persisté et a fini par trouver un pharmacien qui lui donne un somnifère. Cela n’empêche cependant pas les souvenirs de scènes de violence de l’envahir. C’est après un mois de recherche et de nombreux contacts téléphoniques qu’elle parvient à trouver un psychiatre qui prendra en charge les soins dont elle aura besoin.

Témoigner pour continuer à être une femme libre ailleurs

Mehrana souhaite adresser un message aux femmes et hommes qui liront ces quelques lignes : « Je pense que le monde entier est témoin des crimes infligés aux femmes afghanes par les talibans. Et lorsque nous ne sommes pas amenées en prison, nous sommes prisonnières des murs de notre maison. Mais malgré cela les femmes afghanes ne sont plus comme il y a 20 ans, elles ont acquis du courage et de la force. Ne nous oubliez pas. Nous subissons par milliers, comme moi, des pressions psychologiques et des châtiments physiques parce que nous sommes femmes. Être femme est-ce un crime ? Vous êtes femmes, pensez-vous être des criminelles ? Nous, femmes afghanes, nous devons convaincre les talibans que nous ne sommes pas des criminelles à qui ils doivent retirer les droits et les garder prisonnières ».

Cette jeune femme nous demande de ne pas oublier les femmes afghanes qui luttent pour leur droit, parfois au prix de leur santé physique et psychique, mais aussi au prix de leur vie et celle de leur famille. Les oublier participerait à l’anéantissement de leur identité. Elle nous demande également de reconnaître la souffrance de leur peuple et le leur afin que ces crimes puissent être jugés par la communauté internationale. Pour cette raison, elles acceptent avec courage de témoigner. Les Afghanes ont leur part dans ce combat mais savent que toutes les sociétés ont aussi la leur dans la lutte contre le terrorisme qui se diffuse à partir de leur pays.

Cette jeune femme afghane engagée conclue notre entretien par ces mots : « Nous, femmes afghanes, qu’importe les horreurs que nous subissons, nous n’avons plus le choix du silence. Nous n’avons plus d’autres choix que celui de nous battre pour notre liberté, celle de nos filles et nos petites-filles. Nous devons nous sacrifier pour nos droits jusqu’à la dernière femme afghane qui restera. Soutenez-nous comme vous le pouvez à votre niveau ».

Elles n’ont pas choisi leur sort mais elles choisissent la façon de le transformer. Elles ne sont plus des « silenciées » comme les appelaient les Occidentales. « Afghane tu as une aura différente », dit le poète Aziz Payiz. Leur combat est singulier, alors elles ont dû développer une force différente, une aura différente. La rencontre avec d’autres femmes afghanes comme Mehrana dans la suite de cette mini-série nous permettra de mieux comprendre leur combat.

  1. Nouvel accueil mineur isolé étranger. Dispositif d’accompagnement psychiatrique et psychologique pour les mineurs non accompagnés.
  2. Loi islamique constituée il y a 1400 ans à l’avènement de l’Islam.
  3. Proche parent masculin.
Résumé

Survivre sous le régime des talibans : témoignages de femmes afghanes

Depuis le 15 août 2021, les femmes afghanes se voient imposer par le régime taliban des lois de plus en plus oppressives, les privant au quotidien de leurs libertés fondamentales. Entre le mois de septembre 2021 et le mois de mars 2022 nous avons recueilli le témoignage de quatre de ces femmes. Ces dernières, qui avaient toutes des liens étroits avec des associations afghanes en Europe, ont accepté de raconter leur expérience singulière face aux talibans ainsi que leurs douleurs, leurs blessures, leurs luttes et leurs espoirs. Ce premier article, d’une mini-série à suivre, relate le parcours d’une jeune femme afghane de 21 ans vivant à Kaboul, étudiante en journalisme et membre très active de l’association «Aid for Afghans» ainsi que d’une association de défense des droits de la femme. Victime de tortures et d’emprisonnement, elle témoigne de la situation actuelle des jeunes femmes afghanes à Kaboul.

Souhaitant informer, adresser un message aux femmes et aux hommes sensibles à la cause des femmes afghanes.

Abstract

Surviving under the Taliban regime: accounts from Afghan women

Since August 15, 2021, the Taliban regime has imposed increasingly oppressive laws on Afghan women, depriving them of their fundamental freedoms on a daily basis.  Between September 2021 and March 2022, we collected accounts from four women.  These women, who all had close ties with Afghan communities in Europe, agreed to talk about their particular experiences facing the Taliban, their suffering, the damage sustained, their struggles and their hopes.  This first article, of a mini-series to follow, tells the trajectory of a 21 year-old young Afghan woman living in Kabul, a student in journalism and a very active member of the Aid for Afghan association, as well a member of an association for the defence of women’s rights. As a victim of torture and imprisonment, she talks about young Afghan women’s current situation in Kabul, with the aim of informing and addressing a message to men and women sensitive to Afghan women’s cause.

Resumen

Sobrevivir bajo el régimen talibán: testimonios de mujeres afganas 

Desde el 15 de agosto de 2021, las mujeres afganas están sometidas a leyes cada vez más opresivas impuestas por el régimen talibán, que las privan a diario de sus libertades fundamentales. Entre septiembre de 2021 y marzo de 2022 recogimos el testimonio de cuatro de estas mujeres. Todas ellas muy vinculados a asociaciones afganas en Europa, accedieron a contar su singular experiencia frente a los talibanes, así como su dolor, sus heridas, sus luchas y sus esperanzas. Este primer artículo, de una miniserie que seguirá, cuenta el viaje de una joven afgana de 21 años residente en Kabul, estudiante de periodismo y miembro muy activa de la asociación Aid for Afghans así como de una asociación para la defensa de los derechos de las mujeres. Víctima de tortura y encarcelamiento, ella da testimonio de la situación actual de las jóvenes afganas en Kabul. Su deseo es el de informar, enviar un mensaje a mujeres y hombres sensibles a la causa de las mujeres afganas. 

Palabras clave: testimonio, mujer, régimen político, condiciones de vida, tortura, derechos de la mujer, libertad personal, libertad de expresión, Afganistán.

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