Dossier

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Cliniques des Afriques 1

Coordonné par  et

Dans le sillage de l’École de Fann de Dakar, la psychiatrie transculturelle doit beaucoup à nos collègues du Sénégal, ainsi que de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Sur les cendres de la psychiatrie coloniale, qui se retranchait dans les asiles, ceux-ci retrouvent de plus en plus la nécessité d’une psychiatrie hors les murs, capables de tisser des liens avec différentes pratiques de soins préexistantes, en écho lointain à l’approche anthropologique de la folie prônée en son temps par Henri Colomb. Avec approximativement un psychiatre pour 1,5 millions d’habitants, les professionnels de santé mentale des pays d’Afrique subsaharienne ont pour impératif d’innover, créer des structures de soins originales, afin de renouveler leurs pratiques tout en restant attentifs aux différentes représentations de la maladie, qui impactent leurs prises en charge. Ce va et vient constant entre les systèmes de soin communautaires et les services hospitaliers et universitaires vise à contrecarrer la stigmatisation des malades psychiatriques, et les amener vers les soins sans les fragiliser en les excluant de leur tissu social et familial. Que ce soit l’impact de la guerre contre le terrorisme sur les soldats camerounais ou celui de la pandémie du Covid-19 sur la scolarité des jeunes patients en République démocratique du Congo, nous avons souhaité également mettre à l’honneur la diversité de ces pratiques, ainsi que leur adaptation aux bouleversements du quotidien.