Un parcours d’exode puis d’exil, quels qu’en soient les motifs, peut profondément remanier tout individu et rendre complexes et singulières ses souffrances d’une part, sa rencontre avec les dispositifs d’aide et de soins d’autre part. L’ignorer, par méconnaissance ou sciemment, génère des risques de mauvais soins, d’exclusion, et de mise en danger extrême des plus fragiles, notamment des plus jeunes. Quels sont les besoins de ces étrangers malades ? Quels sont les troubles psychologiques qu’ils présentent ? Comment les aider à consulter ? Quels types de soins leur proposer ? Comment articuler le parcours de soin au parcours administratif qu’ils ont à accomplir par ailleurs ? Surtout, comment mettre en place un cadre qui préserve l’éthique, la déontologie et l’humanité indispensables pour des patients souvent très vulnérables ? Accueillir ces patients nous oblige à penser le psychisme, mais aussi la culture, le social, le politique dans la rencontre et dans le soin ; à nous interroger sur nos engagements cliniques et citoyens.

• Arnaud Veïsse, État actuel de l’accueil et des soins aux étrangers malades en France
• Yassaman Montazami, Incidences du politique dans la clinique de l’asile et des violences collectives
• Claire Mestre, Les certificats médicaux aux étrangers demandeurs d’asile et déboutés : cliniques et politiques