Note de terrain
Les ateliers langage : médiations et métissages
Dominique BINOT-COURTOIS
Dominique Binot-Courtois est animatrice des Ateliers langage pour des enfants en difficultés relationnelles et en déficit de langage au sein de structures de la petite enfance. Fondatrice de l'association Des Mots pour Grandir.
David M, Appell G. Loczy ou le maternage insolite. Paris : Scarabée ; 1973.
Dolto F. Tout est langage. Paris : Gallimard ; 1994.
La Garanderie A. Pédagogie des moyens d’apprendre. Paris : Bayard ; 1996.
Moro MR. Enfants d’ici venus d’ailleurs. Naître et grandir en France. Paris : La Découverte ; 2002.
Winnicott DW. Jeu et réalité. Paris : Gallimard ; 1975.
Pour citer cet article :
Binot-Courtois D. Les ateliers langage : médiations et métissages. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2017, volume 18, n°3, pp. 396-403
Lien vers cet article : https://revuelautre.com/notes-de-terrain/ateliers-langage-mediations-metissages/
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Ce travail rend compte d’une expérience menée il y a quelques années au sein de deux structures de la petite enfance, une crèche associative et un jardin d’enfants du 20e arrondissement de la ville de Paris1, autour de la création d’« ateliers langage ». Ces ateliers s’adressent à de jeunes enfants en difficultés relationnelles, enfants de migrants pour la plupart aux histoires singulières et complexes. La mise en place des ateliers relève à la fois d’une proposition venant de l’extérieur2 et d’une décision interne aux équipes, ils participent d’une construction collective. Ils résultent, dans leur forme actuelle, d’expériences précédemment menées au sein de structures de la petite enfance et ont évolué sous l’influence des analyses et réflexions que leur pratique a suscitées. Au jardin d’enfants les ateliers ont accueilli deux groupes de quatre enfants pendant les deux premières années où l’atelier était collectif, puis six enfants en atelier individuel pendant la troisième année ; les enfants, en moyenne et grande section, étaient âgés de 4 ans à 6 ans. A la crèche ils ont accueilli quinze enfants aux cultures et problématiques familiales différentes âgés de 1an à 3 ans en l’espace de cinq années : douze enfants ont suivi les ateliers sur une période d’une année et trois enfants sur une période de deux années.
L’intérêt des équipes pour les ateliers a été immédiat mais pour autant elles n’ont pas élaboré des critères de choix figés, les choses se sont faites de manière informelle : une difficulté à entrer en relation, à s’insérer dans le groupe, une mise en place du langage qui ne se fait pas, ou tout simplement pour « en profiter » dans la mesure où la plupart des enfants étaient dans des situations familiales et sociales précaires.
A la crèche l’idée d’un temps individuel privilégié a été primordiale. Beaucoup d’enfants auraient pu bénéficier des ateliers ; le choix s’est fait entre des enfants aux manifestations évidentes de mal-être et des enfants plus discrets pour lesquels quelque chose interrogeait qui ne se laissait pas identifier. Tous manifestaient, par une façon d’être particulière dans leur corps, leurs difficultés. Au jardin d’enfants où les enfants étaient plus âgés, les difficultés de langage ont représenté un critère de choix déterminant.
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