À qui appartiennent les enfants aujourd’hui ?

Clinique géopolitique de l’enfance en souffrance

28e Colloque international de la Revue L’autre

Les 6 et 7 juin 2024 au Campus Condorcet, Aubervilliers 

Organisé par l’Université Sorbonne Paris Nord, avec l’Université Paris Nanterre, l’Université Paris Cité, l’AIEP et Le Centre Babel.

Entrée gratuite dans la limite des places disponibles. le colloque est gratuit mais l’inscription est obligatoire.

La visio sera disponible mais présentiel souhaité pour le public.

APPEL À COMMUNIQUER

ARGUMENT

A qui appartiennent les enfants ? Cette question a été posée en 1999 par la Nouvelle Revue d’Ethnopsychiatrie (NRE). Un quart de siècle plus tard, nous la reposons à la lumière des réalités contemporaines.

L’enfant est inévitablement inscrit dans ses filiations paternelle et maternelle, porté par ses ascendants et au-delà, par ses groupes d’appartenance. Nous savons, depuis Freud, que tout individu mène une double existence, à savoir « qu’il est à lui-même sa propre fin » mais aussi qu’il est

« assujetti contre sa volonté » en tant qu’il est le « maillon d’une chaîne » généalogique (Freud, 1914). De fait, l’enfant reçoit un héritage psychique, social, religieux et culturel. Dès sa naissance, il porte un “mandat transgénérationnel” (Lebovici, 2009), qui a comme essence les conflits infantiles de ses parents et dont il fera sien dans sa construction. Ainsi, l’enfant se construit en lien avec les problématiques et histoires familiales de ses parents et plus généralement de ses ascendants.

Toutefois, si l’enfant « appartient » à sa famille, à sa filiation, l’évolution socio-historique de son statut et notamment la convention internationale des droits de l’enfant, promulguée par l’ONU en 1989, le fait également advenir sujet de droit. En France, différentes lois voient le jour et notamment la création de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et la mise en place du défenseur des enfants. Le principe est, ainsi, de protéger tous les enfants victimes de maltraitances et/ou de négligences, principalement dans les familles. L’Etat s’implique donc désormais pour « l’intérêt de l’enfant », cela induisant une sorte d’« ingérence de l’État » au cœur « des familles » (Ségalen, 2010). Pour l’enfant,

les choses ne sont pas simples car il doit, désormais, se débrouiller entre « appartenance » à la famille et « appartenance » à l’Etat. D’autant que ces différentes « appartenances » sont parfois divergentes, voire conflictuelles quand elles ne sont pas perverties par des réalités socio-historiques et culturelles passées et/ou leurs continuités contemporaines. En outre, de nouvelles questions se posent très régulièrement ces dernières années, en lien avec un contexte social, politique et géopolitique particulièrement violent envers les enfants et les adolescents.

Que se passe-t-il, par exemple, lorsque le bébé, l’enfant ou l’adolescent se trouve désaffilié de sa famille d’origine dans des situations « singulières » telles que l’adoption, le « confiage » comme c’est le cas dans certaines sociétés traditionnelles, ou bien lorsqu’il s’agit de décisions judiciaires ou d’initiatives d’État, et que l’institution a comme mission de séparer, parfois de façon irréversible, l’enfant de ses parents ? Qu’en est-il des enfants en situation de handicaps ? Entre famille et institution(s)… Qu’en est-il également des enfants issus des nouvelles formes de parentalité ou de procréation ?…

C’est aussi le cas de nombreuses situations spécifiquement violentes et traumatiques comme pour les enfants isolés non accompagnés, en terre étrangère. C’est d’ailleurs le cas des enfants de La Réunion d’hier et d’aujourd’hui, etc. C’est aussi le cas des enfants comoriens de Mayotte, livrés à eux-mêmes et à la violence de la survie, car séparés de leurs parents considérés comme « immigrés ».

Qu’en est-il, aussi, de ces enfants qui font le choix ou se trouvent contraints de rompre le lien avec leurs familles pour rejoindre les rangs de groupes extrémistes ? Qui/que fuient-ils ? Et de qui deviennent-ils le problème ? De même pour les enfants dits de « retour de zone d’opération de groupements terroristes ».

Qui va alors prendre soin du bébé, de l’enfant et de l’adolescent dans ces situations ? Comment se construisent-ils ? Quel devenir ont-ils ? A qui appartiennent-ils ?

ATELIERS

1er jour  :

  • 1er atelier : Enfants à protéger
  • 2ème atelier : Enfants précarisés, non accompagnés, en terre étrangère
  • 3ème atelier  : Enfants des territoires d’Outre-mer
  • 4ème atelier : Enfants aux prises avec la justice

2ème jour  :

  • 5ème atelier : Enfants en situation de handicap physique, psychique et social
  • 6ème atelier : Enfants des métissages
  • 7ème atelier : Enfants confiés ou adoptés
  • 8ème atelier : Enfants des nouvelles formes de parentalités et de procréation

Les communications devront porter sur des pratiques et des réflexions contemporaines.

Elles pourront prendre la forme d’une communication orale ou d’un poster.

Les auteurs souhaitant répondre à cet appel devront préciser la forme de leur intervention communication et/ou poster.

Date limite de soumission des communications orales  : 3 Mars 2024

Les propositions de posters seront reçues jusqu’au 15 mai 2024

Un prix récompensera les meilleurs posters.

Les propositions de communication (15 mn) devront comporter les informations suivantes  :

  • Le titre de la communication
  • Le nom et coordonnées précises : organisme, adresse, téléphone, e-mail
  • Un résumé (15 lignes, 1 000 caractères maximum) Police  : Times New Roman, 11 pts interligne double, marges 2,5 cm
  • Votre présentation (court CV) et une bibliographie (1 page) Les propositions sont à adresser

par courriel sous forme d’un fichier joint à : audrey.fournet@aphp.fr


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