Guide de psychothérapie transculturelle. Soigner les enfants et les adolescents

Marie Rose Moro
Éditions In Press, collection Hospitalité(s), 2020

Le Guide de psychothérapie transculturelle a été élaboré sous la direction de Marie Rose Moro1, dans le cadre de la mise en place d’une grande recherche sur l’efficacité des thérapies transculturelles pour les enfants et les adolescents – ayant migré eux-mêmes ou dont la famille a migré avant leur naissance – souffrant de dépression.

Il s’agit d’un outil de travail, pratique et concis, qui permet d’apprendre le fonctionnement du dispositif de consultation transculturelle. Les règles d’organisation, le déroulement et la méthode du dispositif y sont exposés de manière claire. Les différentes séances y sont détaillées de manière chronologique. S’agissant d’une thérapie individualisée, ses modalités seront adaptées à chaque situation. En effet, l’objectif principal de la psychothérapie transculturelle est la prise en charge des enfants et des adolescents qui traversent des difficultés inhérentes à leur situation transculturelle.

Le guide est divisé en quatre chapitres : Objectifs et état de l’art ; Règles d’organisation de la thérapie transculturelle ; Déroulement de la thérapie ; Variations des indications et du dispositif transculturel.

Dans le premier chapitre, l’auteure rappelle le contexte migratoire actuel ainsi que les raisons d’une nécéssaire prise en considération des référents sociaux et culturels dans la prise en charge des familles venues d’ailleurs. L’évolution du champ de la clinique transculturelle ainsi que les particularités du dispositif y sont également mis en lumière. Le second chapitre décrit l’organisation du groupe au sein du dispositif transculturel, à travers la description du personnel nécessaire et la position de chacun. Le thérapeute principal est la personne désignée pour s’adresser directement au patient, les autres intervenants participent à l’entretien en employant une communication indirecte, sans jugement de valeurs ni termes techniques. L’interprète occupe un rôle important dans le groupe, il transmet avec fidélité le vécu du patient grâce à la possibilité pour lui de parler dans sa langue maternelle. On trouve également des indications sur l’espace et la retranscription des séances. Toutes ces explications sont illustrées par des schémas. Le troisième chapitre propose une description chronologique du déroulement de la thérapie transculturelle et indique les points importants. Il traite également des techniques à suivre, séance après séance, ainsi que des objectifs spécifiques à chacune d’elles. Enfin, le dernier chapitre présente des situations particulières qui peuvent être rencontrées lors des thérapies transculturelles : les mineurs non accompagnés, les enfants de couples mixtes, les familles réfugiées, les enfants de l’adoption internationale etc.

Ce guide, accessible à tous, illustre finement la clinique auprès des enfants et des adolescents en situation migratoire. Il  apporte les outils nécessaires au développement des compétences transculturelles dans le champ de la santé mentale. La consultation transculturelle représente un enrichissement certain dans le parcours de soin des enfants, des adolescents et de leurs familles. Elle redonne de l’espoir, réconforte, soulage la souffrance du patient, celle de sa famille, et apporte des réponses aux interrogations des professionnels de santé. À travers la symbolisation, les langues, la mémoire et la prise en considération des représentations sociales et culturelles des patients, l’approche transculturelle nous permet de mieux saisir les enjeux des personnes migrantes pour faciliter le métissage et l’intégration. Citons enfin tous les co-auteurs de ce livre qui est le reflet d’un travail collectif autour de l’École transculturelle française : Jonathan Lachal (Clermont-Ferrand), Rahmeth Radjack (Solenn, Paris), Claire Mestre (Bordeaux), Hélène Asensi (Clermont-Ferrand), Alice Titia Rizzi (Solenn, Paris), Gesine Sturm (Toulouse), Charles Di (Avicenne et Solenn), Carole Giacobi (La Rochelle), Adrien Lenjalley (Niort), Laura Premat (Maison Blanche, Paris), Béatrice Gal (Solenn, Paris), Daniel Delanoë (Étampes), Jonathan Ahovi (Solenn et Dôle), Aurélie Harf (Solenn, Paris). C’est d’ailleurs la force de ce travail que d’être consensuel et utilisable par tous.

  1. Marie Rose Moro est professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Paris, cheffe de service de la Maison de Solenn – Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin. www.mda.aphp.fr et directrice scientifique de la revue L’autre.