Brèves

D.G.

Mineurs Non Accompagnés, les tests osseux en réflexion


Sophie MALEY

Sophie Maley est en formation de psychothérapeute, co-thérapeute, Maison des adolescents de Cochin à la consultation transculturelle, Paris.

Pour citer cet article :


Lien vers cet article : https://revuelautre.com/blog/mineurs-non-accompagnes-les-tests-osseux-en-reflexion/

Mots clés :

Keywords:

Palabras claves:

C‘est ce mardi 12 mars que le Conseil constitutionnel s’est penché, sur la question au combien sensible des tests osseux auxquels sont soumis les mineurs non accompagnés, dans le cadre de l’évaluation de leur âge.

Depuis quelques années, de nombreuses ONG comme le Gisti, Médecins du monde, le Secours catholique ou encore la Ligue des droits de l’homme, souhaitent que ces examens soient interdits car  elles les considèrent comme contraires à l’impératif de protection de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Dénoncés par les ONG, ces tests qui sont faits sur la base d’une radiographie de la main et du poignet gauche des jeunes migrants, le sont également par la communauté médicale et par des institutions, telles que l’Académie française de médecine, le Défenseur des droits, le Haut Conseil de la santé publique ou encore le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, pour leur manque de fiabilité scientifique. À lire l’article du Monde du 21 février 2019 « Les test osseux sous le feu de la critique scientifique »

En effet, ces tests de maturité osseuse reposent sur des données statistiques qui ont été établis aux Etats-Unis dans les années 1930-1940 sur une population « bien portante ». Selon les professionnels, la marge d’erreur est actuellement d’au moins 18 mois pour les 16-18 ans. Les professionnels qui demandent l’arrêt de ces tests précisent aussi qu’ils ont été conçus pour vérifier qu’un enfant se développait normalement par rapport à la moyenne de son âge donc qu’ils n’ont jamais eu vocation à évaluer l’âge des enfants !

Il est d’ailleurs important de noter que certains pays, comme le Royaume-Uni, ont proscrit le recours à de tels examens.

On peut espérer que le conseil constitutionnel qui rendra ses conclusions le 21 mars prochain pourra prendre en compte l’ensemble des informations en sa possession pour se prononcer de la manière la plus juste pour le respect des jeunes migrants.

Pour aller plus loin sur ce sujet, lire ou relire :

L’incertitude menaçante qui pèse sur les mineurs isolés étrangers

Lire ou relire le dossier sur les Mineurs Isolés Étrangers

Être mineur isolé étranger