Article original

A. Zempleni & M.-J. Pineau, 1969 Source D.G.

Les communautés curatives

La clinique occidentale face aux particularités thérapeutiques des communautés de guérison traditionnelles

András ZEMPLENI

András ZEMPLENI

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Pour citer cet article :

Zempleni A. Les communautés curatives. La clinique occidentale face aux particularités thérapeutiques des communautés de guérison traditionnelles. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2023, volume 24, n°3, pp. 347-361

Lien vers cet article : https://revuelautre.com/articles-originaux/les-communautes-curatives/

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Jean Malaurie a eu raison de sortir de l’oubli Les Libérés de l’aliéniste italien Riciotto Canudo (2014) dont l’étrange récit ausculte à sa manière empathique plusieurs questions de fond laissées sans réponse par l’anthropologie de la maladie. Imaginons que lesdits « libérés » se retrouvent dans une congrégation de possédées du Sénégal ou du Tchad ou bien dans une communauté prophétique de Côte d’Ivoire. Ils n’y seraient pas plus dépaysés que dans la Villa de leur Docteur despotique qui s’évertue à les sortir de leur individualisme forcené par la magie des effluves libidinales de la musique. Une fois en Afrique, ces personnes prétendument affranchies des contraintes de la vie sociale découvriraient sans tarder que les guérisseurs du continent noir sont infiniment plus experts que leur maître despotique pour rassembler leurs êtres disloqués par les mélodies du chant, la magie de la musique et les ondoiements de la danse. S’il y a une terre qui connaît la force socialisante de l’extase musicale du corps et de la danse, c’est bien l’Afrique. Quant aux idées fixes du « Docteur » de Canudo sur le pouvoir cohésif du magnétisme sexuel, ces expatriés ne tarderaient à découvrir leurs variantes africaines dans les communautés qui s’adonnent à la possession rituelle. La « concentration des puissances de la sexualité et de la musique » s’y manifeste jusqu’à la survenue de l’orgasme à l’acmé de la transe.

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