Le prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege était à Paris la semaine dernière. Il était l’invité d’Ali Badou sur France Inter vendredi 11 mai pour parler des femmes en général et des violences sexuelles dont elles sont victimes à travers le monde.  Au cours de cet entretien, il a pu revenir sur sa récente intervention en avril dernier lors d’un débat à l’ONU, une demande de justice pour les victimes de violences sexuelles dans les conflits – demande déposée avec celle qui partage le Nobel 2018 de la paix, Nadia Murad – .

L’occasion pour lui de répondre sur ses motivations et notamment sur le débat particulier qui a vu l’adoption d’une résolution amputée de sa substance par les Etats-Unis et la Russie. Ecouter l’entretien sur France Inter

Lors de son discours à l’ONU en avril dernier Denis Mukwege avait déclaré  « Il est intolérable et incompréhensible que le Conseil de sécurité soit incapable de reconnaître que les femmes et les filles qui ont subi des violences sexuelles en temps de conflit et qui n’ont évidemment pas choisi d’être enceintes, ont le droit d’avoir le choix d’interrompre leur grossesse ».

Pour lui,  l’impact de ce vote récent aucours duquel les Etats-Unis ont fait retirer les mentions liées aux droits sexuels et reproductifs est dévastateur pour la protection des femmes notamment dans les zones de conflits. Pour lui, « quand on refuse de parler du droit à la santé de la reproduction c’est choquant. C’est ne pas comprendre de quoi on parle. C’est une question idéologique. Quand nous prenons en charge une femme victime de violence sexuelle, quand on ne peut donner une pilule du lendemain c’est une irresponsabilité« .

Il a dénoncé également le rejet par Washington, Moscou et Pékin de la création d’un « mécanisme » facilitant la poursuite en justice des auteurs de violences sexuelles. De son côté, Nadia Murad évoquant sa communauté yazidie détruite par Daech en Irak et Syrie, a souligné « Pas une seule personne n’a été traduite en justice pour esclavage sexuel ».

C’est donc important pour Nadia Murad et Denis Mukwege, de constituer à l’avenir des tribunaux nationaux ou internationaux dédiés au jugement des coupables de violences sexuelles dans les conflits.

Les conflits, les guerres et les violences faites aux femmes, vous pourrez retrouver tous ces sujets lors du prochain colloque de la Revue L’autre, les 24 et 25 mai 2019 à Amiens.

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Conflits, guerres et traumas  : témoigner, soigner, reconstruire

Denis Mukwege, homme de paix, homme en lutte