Chez les villageois gouin, on ne parle pas d’amour. On ne dit ni ne montre ses sentiments amoureux, du moins en public. D’une part, ils sont tenus en forte suspicion par la société et ne sont autorisés que dans des situations et des limites strictement fixées, d’autre part, l’individualité, la singularité, l’intériorité n’y sont pas encouragées ; en conséquence on ne cultive pas leurs moyens d’expression : le langage psychologique est indigent, l’expression des sentiments se cantonnant à des métaphores poétiques, réservées à des circonstances codifiées, tels certains chants de mariage.
© 2025 Editions La pensée sauvage - Tous droits réservés - ISSN 2259-4566 • Conception Label Indigo