© Mike Towber, Gee gnome, the stuff of life @ the science museum Source (CC BY-SA 2.0)
Publié dans : L’autre 2011, Vol. 12, n°3
Dossier : Parentalités
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Fortier C. « Des gamètes de couleur » : phénotype, race ou ethnie ? L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2011, volume 12, n°3, pp. 289-303
« Des gamètes de couleur » : phénotype, race ou ethnie ?
Le fait de choisir les gamètes d’un donneur ou d’une donneuse qui ressemble le plus par ses caractéristiques phénotypiques (couleur de la peau, des yeux, des cheveux…) au couple en demande d’aide médicale à la procréation est la règle en France. Dans d’autres pays, c’est l’individu ou le couple qui choisit lui-même son donneur ou sa donneuse sur des critères qui peuvent privilégier soit une dissemblance idéalisée (blondeur, yeux bleus, grande taille), soit une ressemblance à soi-même, et à son conjoint lorsqu’il s’agit d’un couple. Dans certains pays, c’est non seulement la notion de phénotype qui est mobilisée à cette occasion, mais celle de race, ou même d’ethnie. Celle-ci est alors conçue de façon essentialiste et biologisante comme une sous-catégorie de celle de race, déniant le caractère proprement historique et culturel de cette notion. La biologisation progressive de la notion d’ethnie passe d’autant plus dans les esprits qu’elle émane d’autorités scientifiques et de cliniques de procréation ultra-modernes, et qu’elle vient conforter une tendance spontanée à confondre différence physique et différence culturelle.
«Gametes of colour»: phenotype, race or ethnicity?
The fact of choosing the gametes of a donor who looks like the couple is the rule in France. In other countries, it is the couple who choose the donor on criteria which can privilege either an idealized disparity (big, blue fairness, eyes cut), or otherwise a resemblance. In certain countries, it is not only the notion of phenotype that is mobilized in this occasion, but that of race, or even of ethnicity. This notion is conceived in an essentialist way as a subcategory of race, denying the historical and cultural dimension of this notion. The progressive biologisation of the notion of ethnicity emanates from scientific authorities and from private hospitals of fertility. It tends to consolidate a spontaneous tendency to confuse physical and cultural difference.
«Gametos de color»: fenotipo, raza o etnia?
En Francia es una regla el hecho que las parejas que solicitan ayuda médica para la procreación escojan los gametos de un o de una donante con más parecido a ellos en cuanto a sus características fenotípicas (color de la piel, de los ojos, del cabello…). En otros países es el individuo o la pareja que escoje él mismo su donante con base en criterios que privilegian, ya sea una diferencia idealizada (el hecho de ser rubio, de tener los ojos azules y ser espigado), o un parecido a si mismo y/o a la pareja. En ciertos países no es solamente la noción de fenotipo la que opera en estas situaciones sino la noción de raza o incluso de etnia, concepto que es concebido de manera esencialista y biologista como una subcategoría de la noción de raza, negando su carácter histórico y cultural. La biologización progresiva de la noción de etnia encuentra mucho más eco en las mentalidades en la medida en que emana de ciertas autoridades científicas y de clínicas de procreación ultramodernas, además del hecho de que va de par con la tendencia espontanea a confundir diferencia física y diferencia cultural.
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