Si l’adoption s’inscrit comme un processus de « trouvaille » entre l’enfant et ses parents adoptifs, les enjeux sont multiples dès les premiers instants de la rencontre et de la découverte mutuelle. Notre communication se propose de discuter de ces enjeux lorsque l’adoption intervient suite à une catastrophe naturelle majeure, court-circuitant la temporalité et les démarches habituelles. Nous étayerons notre propos à partir de l’accueil des 293 enfants haïtiens adoptés et évacués en France précipitamment suite au séisme de janvier 2010. Pendant près d’un mois, nous avons conçu et coordonné l’accueil médico-psychologique de ces enfants au sein de l’aéroport d’Orly et de Roissy en région parisienne.
Ces enfants étaient majoritairement très jeunes (80 % avait moins de 3 ans) ; ils avaient été exposés pour certains très directement au séisme et à ses conséquences ; ils présentaient pour la majorité des troubles post-traumatiques important ; ils avaient quitté violemment leur environnement habituel en raison du contexte d’urgence ; ils se sont trouvés projetés dans un contexte culturel totalement inconnu ; ils n’avaient pour 88 % d’entre-eux jamais rencontré leurs parents adoptifs.
Dans un tel contexte, de multiples questions se posent. En particulier, comment le lien de filiation adoptive peut-il se construire alors que tous les dispositifs habituels sont court-circuités ? Quels sont les enjeux psychiques, les facteurs de risque et de protection de la santé de l’enfant et du lien parent-enfant lors des adoptions internationales suite à une catastrophe naturelle ? Quels dispositifs proposer en immédiat puis en différé à ces parents et à leurs enfants ?
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