Article original
Violence politique, migration forcée, trauma et reconstruction chez les Kurdes de Turquie
Publié dans : L’autre 2009, Vol. 10, n°3
Zübeyit GÜN
Zübeyit Gün est psychologue clinicien et doctorant à l’institut de Psychologie de l’université Descartes, 12 rue de l’école de médecine, 75006 Paris.
Pour citer cet article :
Gün Z. Violence politique, migration forcée, trauma et reconstruction chez les Kurdes de Turquie. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2009, volume 10, n° 3, pp. 333-338
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Violence politique, migration forcée, trauma et reconstruction chez les Kurdes de Turquie
La Turquie est une République jeune, cependant, elle a été le berceau de très importantes immigrations et émigrations sur ses terres. Mais après les années 1980, le conflit qui survint dans la région Est du pays a provoqué une migration forcée de la population, des terres touchées par la violence, vers les métropoles turques ainsi que vers le continent européen. Toutes les migrations sont risquées en terme de santé mentale mais dans les contextes de conflits la migration peut être gravement traumatisante, pour cette raison nous avons étudié l’état de stress post-traumatique chez les migrants. D’ailleurs, l’acculturation est l’un des problèmes majeurs des personnes qui ont émigrés. Cela peut être plus grave si la migration est externe et forcée ; c’est la raison pour la quelle nous avons examiné le processus d’acculturation (le choc culturel) et essayé de comprendre s’il y avait une relation significative entre l’état de stress post-traumatique et le processus d’acculturation chez les migrants kurdes. Nous nous sommes basé sur des études de cas en utilisant un entretien clinique semi-directif à visée de recherche et l’histoire personnelle des migrants pour noter les événements pré- et post-migratoires. D’après les résultats obtenus, nous pouvons constater que les migrants ont vécus plusieurs migrations forcées ; en partants d’une région kurde vers des métropoles turques puis dans la fuite vers l’étranger. Le trauma est historique et cumulatif chez ces migrants et la migration forcée est le dernier cercle qui s’ajoute aux traumas antérieurs. De plus les traumas vécus sont devenus un autre point qui réunit les kurdes en exil entre eux, donc le trauma est devenu une partie intégrante de leurs identités dans le contexte migratoire.
Mots-clés : Kurde, Turquie, violence politique, migration forcée, traumatisme, acculturation, identité
Political Violence, forced migration, trauma and rebuilding: the example of the Kurds of Turkey
Turkey is a very young Republic; even so, it was the cradle of very important immigrations and emigrations on its grounds. After the years 1980s, the conflict which survives in the east of the country causes an immigration forced of the population, who touched by violence. This study concerns the mental health of Kurdish migrants who migrated from Turkey towards Europe (France). According to the results, we can note that the Kurdish migrants lived several forced migrations; on the first time immigrants leaved the Kurdish region towards Turkish metropolises and at the finally as last remedy they decided to flee abroad (especially England, Germany, and France). The trauma is historical and cumulative among migrants and the forced migration is the last circle which is added to its traumas former. In more the lived traumas became another point common between them, which bring together Kurdish population in exile, therefore the trauma became an integral part of their identities in the migratory context.
Key words: Kurds, Turkey, political violence, forced migration, traumatism, acculturation, identity.
Violencia política, migración forzada, trauma y reconstrucción en los kurdos de Turquía
Turquía es una joven república, sin embargo, sus tierras han sido el escenario de importantes movimientos de inmigración y emigración. Después de los años 80, el conflicto sucedido en el este del país ha provocado una migración forzada de la población, desde las tierras golpeadas por la violencia hacia las metrópolis turcas y hacia Europa. Todas las migraciones son riesgosas en términos de salud mental, pero en un contexto de conflicto la migración puede provocar traumatismos graves. Por esta razón hemos estudiado el estado de estrés postraumático en los migrantes. De otra parte, la aculturación es uno de los mayores problemas de los emigrantes, lo que puede ser aun más grave si la migración es externa y forzada; por esta razón hemos examinado el proceso de aculturación (el choque cultural) e intentado comprender si existe una relación significativa entre el estado de estrés postraumático y el proceso de aculturación en los migrantes kurdos. Nos hemos basado sobre estudios de caso, entrevistas clínicas semidirigidas con un fin de investigación y sobre las historias personales de los migrantes con el objetivo de destacar las vivencias pre y post migratorias. Según los resultados, podemos constatar que los migrantes lo han sido de manera repetida y forzada; a la vez dirigiéndose de la región kurda hacia las grandes ciudades turcas y a la vez, como último recurso, yéndose al extranjero. El trauma es histórico y acumulativo para los migrantes y la migración forzada representa una capa de sufrimiento suplementaria que se agrega a todo el sufrimiento precedente. Además, los traumatismos vividos se han convertido en un punto de unión entre los kurdos en exilio, lo que hace pensar que el trauma hace parte de sus identidades en el contexto migratorio.
Palabras claves: Pueblo kurdo, Turquía, violencia política, migración forzada, traumatismo, aculturación, identidad.
La Turquie est une jeune République, cependant, elle a été le berceau de très importantes immigrations et émigrations.
Par exemple, durant la période de la création de la République, il y a eu un échange massif de population entre la Turquie et la Grèce. Après les années 1950, la migration interne s’est accélérée. Entre 1960 et 1970, il y a eu une émigration d’ouvriers vers les pays étrangers notamment vers l’Europe. Mais c’est après les années 1980 que le conflit qui survint dans la région Est de pays provoqua une migration forcée de la population des terres touchées par la violence, vers les métropoles turques et le continent européen.
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