Article original
Pourquoi parlons-nous ?
Publié dans : L’autre 2002, Vol. 3, n°1
Isabelle HEGGERICKX
Isabelle Heggerickx est chef de clinique adjointe, Secteur psychiatrique ouest (Nyon – Suisse).
Jean-Pierre PAPART
Jean-Pierre Papart est chargé d’enseignement à la Faculté de Médecine de Genève, Coordinateur de la priorité santé mentale de la Planification sanitaire qualitative du Canton de Genève, Centre médical universitaire - CH-1211 Genève 4 (Suisse).
Pour citer cet article :
Heggerickx I, Papart J-P. Pourquoi parlons-nous ? L’autre, Cliniques, cultures et sociétés, 2002, Vol. 3, n°1, pp. 95-108
Lien vers cet article : https://revuelautre.com/articles-originaux/pourquoi-parlons-nous/
Pourquoi parlons-nous ?
L’article passe en revue les principaux résultats des recherches éthologiques concernant les déterminants de l’agressivité d’une part et du lien social d’autre part, pour les confronter aux inférences théoriques en relation avec la mécanique victimaire explorée à travers l’œuvre philosophique de René Girard. Les humains, à l’instar des autres espèces animales, ont recours aux mécanismes d’agressivité et de tiers/victimisation pour assurer leur survie. Pareillement, le geste agressif est à l’origine du rituel de communication ; l’acte sacrificiel est un signe où la victime est le signifiant qui renvoie, par métaphore et métonymie, à un ensemble de signifiés.
Mots-clés : agressivité, communication, instinct grégaire, lien social, mimétisme, signe, signifiant, signifié, parole, victime.
Why do we speak?
This paper reviews the main results of ethological research with regard to the determinants of aggressiveness on the one hand and social link on the other hand in connection with scapegoating mechanism well known ever since the works of René Girard. Human beings, like any other animal species, resort to the mechanisms of aggressiveness and scapegoating in order to insure their survival. In a similar way, aggressive gestures are the origin of the communication ritual; the act of sacrifice is a sign, in which the victim if the signifier that metaphorically and metonymically relates back to a number of signifieds.
Key words: aggressiveness, communication, herd instinct, social link, mimicry, sign, signifier, signified, speech, scapegoating.
Porque hablamos?
El artículo pasa en revista los principales resultados de la investigaciones a propósito de los determinantes de la agresividad por una parte, y del lazo social por otra parte, para confrontarlos a las inferencias teóricas en relación con la mecanica victimaria explorada a través de la obra filosófica de René Girard.
Los humanos, del mismo modo que otras especies animales, recurren a mecanismos de agresividad y de victimización de terceros para asegurar su sobrivida. Paralelamente, el gesto agresivo está al origen del ritual de comunicación; el acto sacrificatorio es un signo donde la víctima est el significante que envía, por metáfora y metonimia, a un confunto de significados.
Palabras claves: agresividad, comunicación, instinto gregario, lazo social, mimestismo, signo, significante, significado – palabra, víctima.
Dans un article publié dans La Recherche du mois d’avril 2001, Robin Dunbar propose que le langage aurait permis d’entretenir les liens sociaux et que c’est dans cette perspective qu’il faille rechercher la cause de son apparition (Dunbar 2001). Dans le même numéro de la revue, un autre article écrit par Jean-Louis Dessales justifie le rôle du langage en permettant l’affirmation des compétences informationnelles des individus (Dessales 2001). Dans un troisième article du même numéro, Michael Corballis avance l’hypothèse que le langage a été précédé par une communication à base de signes manuels (Corballis 2001). Le scénario que nous allons défendre intègre les divers points de vue présentés dans La Recherche du mois d’avril 2001, mais propose plus fondamentalement que le langage a tout simplement permis à l’espèce Homo sapiens de survivre.
Cet article est disponible uniquement au format pdf