Article original
Mémoire du corps
Publié dans : L’autre 2000, Vol. 1, n° 1
Claire MESTRE
Claire Mestre est psychiatre, psychothérapeute, anthropologue, responsable de la consultation transculturelle du CHU de Bordeaux, Présidente d’Ethnotopies, co-rédactrice en chef de la revue L’autre.
Pour citer cet article :
Mestre C. Mémoire du corps. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2000, volume 1, n° 1, pp. 109-119
Lien vers cet article : https://revuelautre.com/articles-originaux/memoire-du-corps/
Mémoire du corps
L’auteur propose ici une analyse de conceptions anthropologiques afin d’améliorer la compréhension de la clinique de certains patients migrants.
A partir de travaux théoriques (Bastide) et à travers une approche clinique, l’auteur insiste sur le corps et les plaintes du corps comme lien entre la mémoire collective et l’histoire individuelle.
Body’s memory
The author suggests an analysis of anthropological conception in order to understand a type of clinic from migrants patients.
Based on theorical works (Bastide) and through a clinical approach, the author insists on the body and body’s complains is a kind of specific link between collective memory and individual history.
Memoria del cuerpo
El autor propone aquí un análisis de concepciones antropológicas con el fin de mejorar la comprensión de la clínica de ciertos pacientes emigrantes.
Partiendo de trabajos teóricos (Bastide) y a través de un enfoque clínico, el autor insiste en el cuerpo y las quejas del cuerpo como vínculo entre la memoria colectiva y la historia individual.
Travaillant en tant que psychothérapeute auprès de personnes en situation migratoire, issus essentiellement du Maghreb, d’ Afrique de l’Ouest et du Centre, le statut du corps est devenu pour moi une question inépuisable. En effet, beaucoup de personnes sont envoyées par des médecins, à la consultation de médecine transculturelle que j’anime, pour des plaintes corporelles résistantes à de nombreuses investigations et traitements médicaux. Le diagnostic posé par défaut de « douleurs fonctionnelles » ou « d’origine psychologique », plonge le plus souvent les patients dans un profond désarroi.
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