Article original

© Osamu Kaneko osamukaneko, 27 octobre 2012, Yurakucho 2 Chome, Tokyo, Tokyo Prefecture, Japon. Source (CC BY 2.0)

Expériences de retrait au Japon

Réflexions et regards croisés sur le phénomène Hikikomori


Nancy PIONNÉ-DAX

Nancy Pionnié-Dax est pédopsychiatre, chef de pôle de pédopsychiatrie, EPS Erasme.

Ehrenberg A. La société du malaise. Paris, Odile Jacob, 2010.

Guedj-Bourdiau MJ. Claustration à domicile de l’adolescent, Hikikomori. Annales Médico- psychologiques 2011; 169: 668-673.

Kato TA, Tateno M, Shinfuku N, et al. Does the ‘hikikomori’syndrome of social withdrawal exist outside Japan? A preliminary international investigation. Soc Psych Psychiatr Epidemiol 2011; published online June 25.DOI: 10.1007/ s00127-011-0411-7.

Kirmayer LJ. The place of culture in psychiatric nosology: taijin kyofusho and DSM-III-R. The Journal of Nervous and Mental Disease 1991; 179: 19-28.

Kitanaka J. Depression in Japan: Psychiatric Cures for a Society in Distress. Princeton: Univ. Press; 2012.

Koyama A. & al: Lifetime prevalence, psychiatric comorbidity and demographic correlates of « hikikomori » in a community population in Japan. Psychiatry Research 2010; 176: 69-74.

Luong CL. Anthropologie de l’homme et de son groupe social en Asie Orientale. In: Moro MR, De La Noë Q, Mouchenik Y. Manuel de psychiatrie transculturelle. Grenoble: La Pensée sauvage; 2006.

Oxford Dictionaries: Oxford dictionary of english. Oxford: University press; 2010.

Plagnol A, Kozakaï T. Espace phobo-obsessionnel: le paradigme du taijin kyofusho. Pratiques psychologiques 2006; 12: 241-253.

Watts J. Public health experts concerned about « hikikomori ». Lancet 2002; 359: 1131.

Pour citer cet article :

Pionné-Dax N. Expériences de retrait au Japon. Réflexions et regards croisés sur le phénomène Hikikomori. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2014, volume 15, n°1, pp. 64-74


Lien vers cet article : https://revuelautre.com/articles-originaux/experiences-de-retrait-au-japon/

Expériences de retrait au Japon : Réflexions et regards croisés sur le phénomène Hikikomori

L’auteur présente quelques données concernant le phénomène du hikikomori au Japon recueillies dans la littérature ou qui résultent d’échanges interculturels avec des équipes japonaises de psychiatrie et d’anthropologie dans le cadre d’un groupe de réflexion pluridisciplinaire. Elle questionne la place de la psychiatrie dans ce phénomène, ainsi que les éléments contextuels socio-économiques et culturels.

Mots clés : claustration, hikikomori, Japon, psychopathologie, retrait.

The author presents some data concerning the japanese phenomenon of hikikomori, extracted from the litterature and from intercultural exchanges with japanese teams of psychiatry and anthropology. She questions the way psychiatrists view the phenomenon, as well as she examinates the cultural and socio-economic context in which it has appeared.

Keywords: claustration, hikikomori, Japan, psychopathology, withdrawal.

Experiencias de retirada en Japón : Reflexiones y miradas cruzadas respecto al fenómeno Hikikomori

El autor presenta algunos datos que se refieren al fenómeno del hikomori en Japón. Esos datos provienen de la literatura o resultan de intercambios interculturales con equipos japoneses de psiquiatría y de antropología en el marco de un grupo de reflexión interdisciplinario. Se discute el lugar donde se encuentra la psiquiatría en este fenómeno. Asimismo analiza los elementos socioeconómicosn y culturales del contexto.

Palabras claves: confinamiento, hikikomori, Japón, psicopatología, retirada.

Le terme Hikikomori (引き篭り) signifie se cloitrer (Hiku : « reculer », Komoru : « entrer à l’intérieur, ne plus sortir »). Il a été diffusé auprès du grand public par un psychiatre, Tamaki Saito, qui en 1998 a publié un livre, devenu best-seller : Shakaiteki Hikikomori : Owaranai Shishunki (« Retrait social, une adolescence qui n’en finit pas »). Il y décrit la condition de jeunes qui restent à l’écart de la société, retirés chez eux, pendant plus de 6 mois, et pour qui des troubles psychiatriques ne pourraient expliquer les causes premières de cette condition. Cette définition a été reprise quasi à l’identique par les pouvoirs publics nippons (MJSTS, 2003). Ainsi le ministère de l’éducation japonais reconnaît la définition suivante : le hikikomori est un état dans lequel une personne jeune passe la majeure partie de son temps au domicile ; ne peut ou ne veut pas avoir de vie sociale comme aller à l’école ou travailler ; est dans cette situation depuis plus de 6 mois ; n’a pas d’amis proches ; n’a pas de pathologie psychotique ou de retard mental.

 L'accès à cet article est réservé aux abonnés.


Connectez-vous pour accéder au contenu

ou abonnez-vous en cliquant ici !


Lire, Voir, Écouter

Entretien avec Jacqueline BILLIEZ

Colloques & séminaires
Bibliothèque