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Orphée ou la mémoire, c’est fait pour oublier


Dossier : Peut-on oublier ?

François GIRAUD

François GIRAUD est psychologue clinicien, cothérapeute à la consultation transculturelle, CHU Avicenne (AP-HP), service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, 125 Avenue de Cedex.

Pour citer cet article :

Giraud F. Orphée ou la mémoire, c’est fait pour oublier. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2007, volume 8, n°1, pp. 45-59


Lien vers cet article : https://revuelautre.com/articles-dossier/orphee-ou-la-memoire-cest-fait-pour-oublier/

Orphée ou la mémoire, c’est fait pour oublier

S’interrogeant sur l’ampleur de la préoccupation mémorielle dans la société contemporaine, l’auteur rappelle qu’en psychanalyse, c’est le souvenir, par exemple sous la forme du souvenir inconscient refoulé ou de la répétition, est d’abord une cause de souffrance. La psychanalyse, loin d’être principalement un art de la remémoration, serait plutôt un art de l’oubli dans la construction d’un récit. Montrant ensuite la convergence autant que la divergence de l’histoire et de la mémoire, il esquisse les voies de ce que l’on peut appeler un «travail de l’oubli».

Mots-clés : Mémoire, histoire, psychanalyse, oubli, récit, Shoah.

Orpheus or the memory is made to forget

Wondering about the extent of the memory concern in the contemporary company, the author points out that psychoanalyse some, it is the memory, for example in the form of driven back unconscious memory or repetition, is initially the cause of suffering. The psychoanalysis, far from being mainly an art of the recollection, would be rather an art of the lapse of memory in the construction of an account. Then showing convergence as much as the divergence of the history and the memory, it outlines the ways of what one can call a « work of the lapse of memory ».

Key words: Memory, history, psychoanalysis, lapse of memory, account, Shoah.

Orfeo o la memoria sirve para olvidar

Preguntándose sobre la amplitud de la preocupación mémorielle en la sociedad contemporánea, el autor recuerda que psicoanalizaron, es el recuerdo, por ejemplo en forma del recuerdo inconsciente rechazado o de la repetición, es en primer lugar una causa de sufrimiento. El psicoanálisis, lejos ser principalmente un arte del remémoration, sería más bien un arte del olvido en la construcción de un uno relato. Mostrando a continuación la convergencia tanto como la divergencia de la historia y la memoria, resume las vías de lo que se puede llamar un «trabajo del olvido».

Palabras claves: Memoria, historia, psicoanálisis, olvido, relato, Shoah.

« On ne possède éternellement que ce qu’on a perdu. »
Henrik Ibsen

La mémoire est devenue un devoir. De faculté de l’âme humaine envisagée selon ces capacités ou ses défaillances, elle est devenue une obligation morale, et même sociale et politique. La mémoire et ses politiques sont désormais au centre de la vie collective, mais en même temps elles provoquent bien des interrogations et contestations (Lalieu 2001 ; Kattan 2002 ; Theullot 2004).


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