Article de dossier

Maîtres chez nous ?

Racisme envers les peuples autochtones au Québec et au Canada


Dossier : Racismes

Marie-Ève COTTON

Marie-Ève Cotton est Psychiatre et chef du service de psychiatrie culturelle, CHUM, Montréal, Coordonnatrice des services de psychiatrie adulte au Nunavik, Grand Nord Québécois, Professeur adjoint de clinique, Université de Montréal.

Pour citer cet article :

Cotton M-E. Maîtres chez nous ? Racisme envers les peuples autochtones au Québec et au Canada. L’autre, cliniques, cultures et sociétés, 2008, volume 9, n° 3, pp. 361-371


Lien vers cet article : https://revuelautre.com/articles-dossier/maitres-chez-nous/

Maîtres chez nous ? Racisme envers les peuples autochtones au Québec et au Canada

Le texte a pour objet le racisme à l’endroit des peuples autochtones au Québec et au Canada. Il se penche sur les représentations collectives de la population dominante à leur sujet, illustrant les processus par lesquels les autochtones sont occultés et stéréotypés dans l’espace social. Les stéréotypes les plus courants, soit « l’Indien violent », « l’Indien onéreux », « l’Indien saoul » et le « noble sauvage », sont discutés et situés dans leurs contextes institutionnalisés au moyen d’exemples cliniques. Une discussion est également amenée sur le rapport entre autochtones et Québécois francophones, deux groupes qui se définissent comme culturellement opprimés au sein du Canada. La conclusion aborde les intérêts en jeu dans la dynamique de discrimination structurelle envers les autochtones.

Mots-clés : Autochtones, premières nations, Amérindiens, Inuit, racisme, discrimination, stéréotypes, Canada, Québec.

Master of your own home? Racism towards aboriginal peoples in Quebec and Canada

This article addresses racism towards aboriginal peoples in Quebec and Canada. It examines collective representations of aboriginal peoples present in the dominant population, and demonstrates processes through which aboriginal peoples are silenced and stereotyped in the social space. The most current of these stereotypes, including the «violent Indian», the «costly Indian»,«the drunk Indian», and the «noble savage», are discussed and contextualized through clinical examples. The relationship between aboriginal peoples and French Quebecers, two groups who define themselves as culturally oppressed in Canada, is also discussed. The conclusion reflects on the interests at play in the dynamics of structural discrimination towards aboriginal peoples.

Keywords: Aboriginal, first nations, American Indians, Inuit, racism, discrimination, stereotypes, Canada, Quebec.

¿Maestros en nuestra propia casa? Racismo con los pueblos autóctonos de Quebec y de Canadá

El texto tiene como objetivo el racismo en los pueblos de Quebec y de Canadá. Se apoya sobre las representaciones colectivas de la población dominante, ilustrando los procesos por los que los autóctonos son ocultados y estereotipados dentro de su entorno social. Los estereotipos más frecuentes como: «Indio violento», «Indio costoso», «Indio borracho» y «salvaje noble» son discutidos y situados en contextos institucionalizados como ejemplos clínicos. También hay una discusión sobre los autóctonos y los quebequeses francófonos, dos grupos que se definen como culturalmente oprimidos en Canadá. La conclusión habla sobre los intereses en juego en la dinámica de discriminación estructural hacia los autóctonos.

Palabras claves: Autóctonos, Naciones primeras, Amerindios, esquimal, racismo, discriminación, estereotipos, Canadá, Quebec.

Au Canada, les rapports demeurent fortement empreints de tension entre la population dominante de descendance anglo-saxonne et française et les groupes autochtones formés des Amérindiens, des Inuit et des Métis, qui constituent 4 % de la population canadienne. En dépit des politiques de multiculturalisme du pays et des concessions politiques et institutionnelles octroyées aux autochtones au cours des dernières années, le fossé socioéconomique qui les sépare des populations allogènes et leur marginalisation au sein de la société canadienne perdurent (Salée 2005). La dynamique entre l’État et les groupes autochtones reproduit toujours des enjeux de paternalisme institutionnel impliquant une élite politique et économique allogène.


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